Les premiers temps de la Républiques romaines ne sont pas tranquilles. A peine Brutus a-t-il instauré la République en -509 que des rois voisins trament en secret pour permettre le retour de Tarquin le Superbe à Rome. Parmi ces hommes, se trouve Porsena (ou Porsenna).

Lars Porsena

Il s’agit d’un roi de la région d’Etrurie qui accueille Tarquin dans sa ville de Clusium.

Tenté à la fois d’asseoir son propre pouvoir et de remettre sur le trône un roi qui lui sera redevable, Porsena décide d’attaquer Rome en -508. Après une première bataille, il s’empare du Janicule, une colline à l’extérieur de Rome.

Au bout de quelques jours, Porsena monte un siège autour de Rome et pille les environs. Ce siège n’est pas évoqué de manière précise dans l’histoire de Rome, si bien que l’on n’en connaît ni la durée ni l’issue avec certitude.

Cependant, à travers cette tentative de Porsena de restaurer Tarquin le Superbe, naissent plusieurs figures de héros romains qui, eux, passeront à la postérité : Cocles, Scaevola et Clélia.

 

Cocles se nomme Horatius Cocles, Cocles est son cognomen : il signifie « le borgne », un des yeux ayant crevé par une lance étrusque.

Au moment de la prise du Janicule, les troupes romaines fuient vers la ville avec les deux consuls blessés. Entre le Janicule et Rome, il n’y a qu’un seul accès : le pont Sublicius qui enjambe le Tibre. Ce pont, bien sûr, est en bois et il est prévu de le détruire en cas d’invasion possible. Mais les troupes étrusques de Porsena et Tarquin poursuivent l’armée romaine jusque sur le pont. Cocles décide de les retarder au maximum pendant que le reste de l’armée romaine se protège dans la ville. Cocles ordonne de couper le pont alors qu’il est encore dessus et plonge tout en arme dans le Tibre sous les lances étrusques. C’est presque miraculeusement qu’il réussit à arriver vivant sur la rive romaine. Il devient un héros pour tout le peuple romain car il n’a pas hésité à sacrifier sa vie pour la patrie.

Horatius Coclès défendant le pont sur le Tibre, Charles Le Brun (1642) Dulwich Picture Gallery, Londres

Scaevola est un autre héros romain de cette guerre. Au moment du siège de Rome par les Etrusques, un jeune homme, Caius Mucius, Sacevola se propose, devant le Sénat romain, d’infiltrer le camp adversaire et de tuer Porsena dans son sommeil. Il parvient à s’introduire dans le camp étrusque, puis dans la tente du roi et par erreur tue le secrétaire. Il est immédiatement découvert et arrêté. Alors qu’il est face à Porsena à côté duquel est allumé un feu pour un sacrifice, Scaevola met sa main droite dans le feu et jure que son corps n’est rien à côté de sa patrie et laisse les flammes entamer sa main. Porsena, touché par le courage de ce jeune homme capable de sacrifier sa vie, le libère en signe de respect. En retour, Scaevola, par gratitude, informe que 300 autres jeunes hommes sont prêts à venir l’assassiner et à mourir pour cet objectif. Porsena comprend la volonté des romains et décide de rendre les armes. C’est la fin de la guerre. Scaevola restera infirme de sa main droite, ce qui lui a valu le cognomen de « scaevola » qui signifie « le gaucher ».

Mucius Scaevola , Louis Pierre Desein, Louvre (1791)

 

Mucius Scaevola devant Porsena,Matthias Stom, Art Gallery of New South Wates

 

Le dernier héros de cette guerre est une héroïne. Il s’agit de Clelia ou Clélie. Après le reddition des armes, Porsena réclame quelques otages pour signer la paix. Parmi ces otages se trouve la jeune Clelia. Un jour, elle parvient à tromper la surveillance de ces gardes et à traverser le Tibre à la nage, résistant à ses poursuivants et aux lances étrusques. Elle rejoint Rome en vie. Mais une fois, la paix fermement signée, les Romains donnent à Porsena des prisonniers et parmi lesquelles Clelia qui avait été réclamée à nouveau. Elle se retrouve face à Porsena qui voit en elle une femme courage et lui accorde sa liberté. Il lui propose aussi de lui offrir ce qu’elle veut. Elle lui demande alors d’être libérée en compagnie d’un grand nombre de femmes et d’enfants qui étaient prisonniers avec elle avant de leur éviter tout risque de viol.

A son retour à Rome, Clelia est célébrée comme une héroïne.

Clelia passant le Tibre, Pierre-pau Rubens, Louvre (1630-1640)
Clelia passant le Tibre, Jacques Stella, Louvre (1653-1654)
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