Les dieux olympiens et leurs homologues romains nous sont souvent familiers. Néanmoins, ils ne représentent qu'une partie des croyances des Anciens et les manières d'honorer toutes ces divinités étaient nombreuses. Elles impliquaient aussi des croyances diverses.
En Grèce, le contact avec les dieux se faisaient souvent par la consultation d'un oracle. L'oracle était une personne qui, selon les Grecs, étaient en contact avec les dieux et pouvait communiquer avec eux. Une des plus célèbres est la Pythie de Delphes. Les grecs montaient à son temple, donnaient les offrandes nécessaires, posaient leur question à la Pythie qui leur répondait avec des tournures souvent énigmatiques. A Rome, la même pratique existait et, par exemple, la Sibylle de Cûmes (qui aide Enée à descendre aux Enfers) avait la même fonction. Le caractère mystérieux des réponses a donné, en français, l'expression "tenir des propos sibyllins". Sur la Pythie de Delphes voir aussi http://moveredocereplacere.fr/index.php/capsules/39-la-pythie-de-delphes
La Sibylle de Cumes, peinture florentine d'Andrea del Castagno Pythie de Delphes, Chapelle Sixtine Michel-Ange
En Grèce comme à Rome, les cultes pour les grands dieux olympiens, les dieux publics donnent lieu à des célébrations publiques. En Grèce, nous découvrons par exemple dans l'Iliade et l'Odyssée, les détails des nombreux sacrifices. Il a vraisemblablement existé, dans les tous premiers temps, des sacrifices humains et certains sont devenus des thèmes mythologiques comme le sacrifice d'Iphigénie. Mais rapidement, des animaux sotn sacrifiés, souvent parés d'or et de fleurs. D'ailleurs en grec le mot μαγειρος signifie à la fois le boucher et le sacrificateur. Des offrandes de fruits et de céréales sont aussi réalisées ainsi que des libations avec de l'eau pure ou du vin. Ces moments de célébration publique ont lieu dans les temples, sur les acropôles dans les villes grecques, dans le forum dans les villes romaines. Les temples sont des espaces divins.
Les jeux sont aussi des célébrations religieuses tout comme le théâtre dont les représentations commencent par des prières à Dionysos.
Les célébrations publiques suivent un calendrier très précis.
Mois | Fêtes grecques | Fêtes romaines |
janvier | Les Lénéennes | Carmentalia |
février | Les Anthestéries |
Lupercalia Feralia Termalia |
mars | Les Grandes Dionysies |
Matronalia Equirria Liberalia Quinquatrus |
avril |
Fordicidia Palilia Robigalia |
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mai | Les Thargélies | Lemuria |
juin | Les Skrophories | |
juillet | Les Panathénées |
Lucaria Neptunalia |
août | Volcanalia | |
septembre | ||
octobre |
Les Oschophories Les Thermophories Les Pyanepsies Les Chalchéria |
Meditrinalia October equus Armilustrium |
novembre | ||
décembre | Les Petites Dionysies | Saturnalia |
Pour des détails sur les sacrifices et le détail de chaque fête en Grèce : http://jfbradu.free.fr/GRECEANTIQUE/GRECE%20CONTINENTALE/PAGES%20THEMATIQUES/les_rituels_religieux.php3
Parallèlement à ces fêtes publiques qui revêtent aussi un rôle civique, il existe dans les deux cultures un culte privé. En Grèce, certaines familles ont des temples privés (ex temple privé d'Aphrodite de Stésiléos. A Rome, chaque famille a un autel privé, le lararium où l'on faisait des offrandes aux ancêtres. Peu à peu des prières à des dieux se sont ajoutées à ce culte familial.
reconstituion d'un lararium
A Rome, la pietas (la piété) est une des vertus essentielle du bon romain. Enée lui-même est qualifié de pius (pieux). En Grèce, même si les rites et les dieux doivent être respectés, cette notion est poins prégnante. Néanmois, la cité grecque a déjà condamné des gens pour impiété, asebeia.
Les Anciens croient aussi à la vie après la mort et en particulier aux Enfers. Ce terme qui étymologiquement signifie "en-dessous" n'a pas le même sens qu'aujourd'hui. Les Enfers sont le domaine des morts, bons ou mauvais. Plusieurs héros font des catabases ou des nékuia. La catabase est la descente aux Enfers d'un vivant pour parler à des morts. C'est ce que font Ulysse, Enée ou encore Orphée. La nékuia est en revanche l'invocation de l'âme d'un mort pour rentrer en dialogue avec lui sur la terre.
Selon le récit de Virgile dans l'Enéide, nous pouvons faire un plan des Enfers.
Ce rapport quotidien avec le religieux et le mystique conduit les anciens à avoir un imaginaire riche en créatures fantastiques et magiques : morts-vivants, fantômes, loups-garous ... Les militaires, les empereurs en appellent à des magiciennes (qui sont souvent en réalité de simples empoisonneuses pour certaines, des mystificatrices pour d'autres). La mythologie est peuplée de femmes aux pouvoirs magiques : Circée, Médée, Erichtho dont Lucain raconte dans la Pharsale qu'elle aurait fait revenir à la vie certains combattants morts sur le champ de bataille ... De même, les récits de maisons hantés sont fréquents.
Pline le jeune, dans une de ses lettres, raconte que le philosophe Athénodore arrive à Athènes et achète une maison à bas prix. Il apprend que cette maison est hantée. La nuit, alors qu'il travaille à son bureau, il voit le fantôme de la maison et lui fait signe d'attendre un peu... Le fantôme faisait du bruit avec ses chaînes au-dessus de la tête de celui qui écrivait. Le philospge se retourne à nouveau vers lui qui faisait le même signe qu'avant et sns plus attendre il lève sa lampe et le suit. Le fantôme avançait d'un pas lent comme s'il était alourdi par ses chaînes. Après qu'il eut tourné dans la cour de la maison ,s'étant soudain évanoui, il abandonna son compagnon. Se retouvant seul, le philosophe marque l'endroit en faisant un tas d'herbes et de feuilles. Le lendemain, il va trouver les magistrats, les engage à donner l'ordre que cet endroit soit creusé. On trouve des ossements mêlés à des chaînes. Une fois rassemblés, ils sont inhumés aux frais de l'Etat. La maison par la suite fut débarassée des Mânes. |
Sextus Pompeius consultant Erichtho avant la bataille de Pharsale, John Hamilton Mortimer, 1760.